Une vision environnementale et des investissements pour garantir l’accès à une eau de qualité à tous les Wallons

Pour assurer un approvisionnement en eau durable et de qualité, sur base d’une proposition du Ministre Yves Coppieters, le Gouvernement wallon déploie une stratégie ambitieuse centrée sur trois axes majeurs : des investissements massifs dans les infrastructures d’eau potable et d’assainissement, la protection renforcée des ressources en eau, et la mise en place rapide de normes strictes pour les substances perfluorées (PFAS).

Une vision modernisée : le Schéma Régional des Ressources en Eau 3.0

Le Schéma Régional des Ressources en Eau (SRRE 3.0), établi par les acteurs du secteur à la demande du Gouvernement wallon, incarne une vision innovante et proactive pour assurer une gestion efficace et durable des ressources en eau. Issu des enseignements du SRRE 2.0, ce troisième opus renforce les acquis tout en apportant des améliorations significatives face aux nouveaux enjeux climatiques et démographiques. Le premier volet du SRRE 3.0, financé à hauteur de 6,5 millions d’euros, marque un jalon essentiel pour mettre en œuvre des solutions adaptées aux besoins futurs.

Les avancées majeures du SRRE 2.0 incluent notamment la réalisation de modélisations mathématiques pour anticiper les impacts des sécheresses, la rationalisation des infrastructures grâce aux synergies entre opérateurs, et le développement d’études sur des ressources alternatives, telles que la réutilisation des eaux traitées et la recharge artificielle des masses d’eau. Avec un taux de 55% de sécurisation atteint, plus de 317 millions d’euros déjà investis, et 238 km de conduites posées, le SRRE 2.0 a posé les bases solides sur lesquelles s’appuie le SRRE 3.0.

Ce nouveau programme ambitionne une gestion intégrée de la ressource en eau, articulée autour de cinq piliers : connaissance, adaptation, protection, anticipation de la demande, et innovation. Il repose sur une dynamique collective impliquant l’ensemble des opérateurs, renforcée par une gouvernance sectorielle plus structurée.

Une amélioration de la connaissance

Afin d’optimiser la gestion des ressources en eau, le SRRE 3.0 déploie un ensemble d’initiatives pour enrichir les connaissances scientifiques et techniques : un monitoring des substances émergentes est mis en place pour mieux détecter et éliminer les contaminants. Parallèlement, une étude approfondie des risques et vulnérabilités climatiques, incluant la résilience des prises d’eau de surface, permettra d’anticiper les impacts liés au changement climatique. Le programme prévoit aussi l’identification de nouvelles ressources en eau, le diagnostic précis de l’état des ressources et des besoins des opérateurs, ainsi que la modélisation quantitative et qualitative des masses d’eau souterraine. Enfin, une veille technologique et scientifique sera instaurée pour évaluer et intégrer les traitements les plus innovants destinés à éliminer ces substances.

Des infrastructures pour garantir un réseau robuste et résilient

Des investissements considérables ont été prévus pour renforcer les infrastructures d’eau potable et d’assainissement :

  • Investissements pour la distribution de l’eau : 6,5 millions d’euros incluant notamment la rénovation des conduites vieillissantes, la création de nouvelles liaisons stratégiques pour renforcer la sécurisation de l'approvisionnement, ainsi que l’intégration de technologies innovantes pour optimiser les performances et réduire les pertes d'eau. Ces améliorations visent à garantir un réseau plus résilient face aux défis climatiques et aux besoins croissants des populations et secteurs économiques.
  • Investissements pour l’assainissement de l’eau : La Région wallonne par le biais de la SPGE mobilisera 25 millions d’euros, complétés par un prêt de 10 millions d’euros. Cet investissement permettra de réaliser tout ou partie de 119 dossiers d’égouttage, soutenant ainsi les communes dans leurs travaux de réfection des voiries. Le contrat de gestion prévoit par ailleurs des investissements annuels moyens de 150 millions d’euros dans les infrastructures d’assainissement.
  • Investissements pour la réutilisation de l’eau usée : Dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie, une enveloppe de 2 millions d’euros supplémentaires est dédiée à la mise en œuvre et au développement d’installations pilotes pour la réutilisation de l’eau à des fins industrielles ou agricoles, ainsi qu’à la prospection de sites pour la mise en place de réseaux décentralisés. Cette innovation vise à renforcer l’approvisionnement en eau tout en réduisant la pression sur les ressources naturelles.

Eau de distribution : avancement de la norme PFAS

Comme annoncé début d’année, afin de répondre aux enjeux liés à la présence de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans l’eau de distribution, la Wallonie adoptera début 2025 un arrêté pour fixer des normes strictes. Ce texte, actuellement approuvé en deuxième lecture par le Gouvernement wallon, permettra de :

  • Faire entrer en vigueur, le plus rapidement possible, la norme pour la teneur en PFAS-20 qui ne dépasse pas 100 µg/l (« Sommes PFAS ») ; à l’adoption du texte
  • Confirmer les méthodes d’analyse des paramètres « Somme PFAS » ;
  • Fixer une valeur guide pour les 4 PFAS les plus préoccupants (PFOA, PFNA, PFHxS et PFOS (PFAS-4), identique à celle fixée par la Flandre et Bruxelles ;
  • Fixer les Limites de quantification (LOQ) pour ces analyses, tel que préconisé par l’Europe ;
  • Adopter une circulaire  pour la gestion des Acides Trifluoroacétique (TFA) dans l’eau de distribution

Des mesures de prévention

La préservation des ressources en eau passe par des actions concrètes, ciblées et ambitieuses sur l’ensemble du territoire wallon. La protection des zones de captage d’eau potable constitue une priorité : le Gouvernement s’engage à finaliser l’établissement des zones de protection des captages, à renforcer leur protection et à développer les contrats de captages et de nappes. Ces efforts incluent une collaboration étroite avec les opérateurs pour assurer la surveillance et la mise en œuvre de mesures préventives face aux risques de pollution. De plus, l’extension des zones de protection intégrera des outils de gestion modernisés, comme la cartographie dynamique et l’analyse prédictive, afin de renforcer l’efficacité des dispositifs existants.

Des actions avec le monde agricole

Dans une démarche de prévention et de coopération, le Gouvernement poursuit l’implémentation du PGDA 4 bis afin de réduire la pollution d’origine agricole par les nitrates. Ce programme vise à encadrer les pratiques agricoles pour limiter les apports excessifs d’azote dans les sols, contribuant ainsi à la préservation des nappes phréatiques et des cours d'eau. Enfin, une subvention de 1,6 million d’euros a été octroyée à l’ASBL Protect’eau pour accompagner les exploitants agricoles dans la transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Cette structure joue un rôle central en proposant des outils techniques, des accompagnements personnalisés et des actions de sensibilisation. En lien avec la révision de la législation relative à la gestion durable de l’azote, Protect’eau vise à établir des solutions concrètes pour réduire les impacts des nitrates et pesticides sur les ressources en eau.

Yves Coppieters, ministre de l’environnement :Garantir un accès à une eau de qualité à tous les Wallons est une priorité incontournable. Avec le Schéma Régional des Ressources en Eau 3.0, nous renforçons la gestion durable de nos ressources tout en adoptant des normes strictes pour limiter les substances émergentes comme les PFAS. Ces initiatives concrètes montrent notre détermination à protéger la santé publique et à préserver notre ressource la plus précieuse face aux pressions environnementales croissantes. »

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